La beauté est dans l’imperfection

Vous avez été beaucoup (a lot, oui oui !) à raconter votre renoncement au fantasme de la femme parfaite. Et pfiouu, ça fait du bien de l’entendre dire. Je suis donc ici pour partager le témoignage de neuf d’entre vous.

“Je travaille toujours dessus. C’est un travail de longue haleine. Je sais que je ne suis pas parfaite. Ce n’est pas un problème pour moi mais entre le savoir et le vivre… J’étais séparé de la réalité. Sur le rapport au corps, j’ai fait beaucoup d’efforts d’observation puis j’ai fini par accepter. Petit à petit, j’ai commencé à aimer mes vergetures, mes seins roploplo, mes capitons, mon petit ventre. Ce que j’assume le plus c’est d’être une amoureuse pas parfaite, trop sensible, grincheuse, avec la communication et le toucher difficiles. Et au travail, c’est encore très compliqué ! Mais mes 24 ans me laissent de la marge et du temps, pour lâcher petit à petit les clichés.” – Mélodie

“Moi qui pensais être en paix avec mon corps, la maternité a complètement changé notre relation. Le fantasme est profondément ancré et je vais m’en débarrasserai comme d’un vêtement trop petit – avec difficulté mais définitivement. En attendant, je suis une mère imparfaite et c’est un bonheur imparfait que je vous souhaite.” – Clémentine

“Grâce à ma mère, je n’aurais jamais imaginé être une femme parfaite, elle est un parfait exemple d’assumer les imperfections. Elle ne s’est jamais fondue dans le modèle de femme parfaite, et plus important encore : elle ne s’en souciait jamais. quand j’ai grandi, que j’ai réalisé à quel point j’avais de la chance d’avoir une mère comme elle. Avant que je ne tombe enceinte, l’un des meilleurs tuyaux qu’elle m’a donné était : “fait comme tu le sens, de toutes façons tu te tromperas à un moment ou à un autre.” Étrangement, cela a soulagé une grosse pression sur mes épaules. J’avais droit à l’erreur. Et bien sûr, le jour où j’ai changé de bord m’a automatiquement exclu de la possibilité de devenir la femme parfaite. En tout cas ça à été très libérateur. Soudain je suis sortie du cliché sentant que tous les interdits contre les femmes ne s’appliquaient plus à moi. Que je pouvais réinventer mes propres codes. Je crois que c’est vraiment là que j’ai brisé le fantasme de la femme parfaite.” – Magalie

“Quand j’ai réalisé que je ne serais jamais parfaite pour aux yeux de tous, ce jour-là, j’ai lâché prise.. Je suis camgirl, certaines personnes m’insultent sur mon physique alors que d’autres le glorifient, certaines me remercient de montrer qu’une femme peut contrôler sa sexualité et son image tandis que d’autres me voient comme une “salope”. La perfection ne m’intéresse pas, je m’oriente vers mes objectifs personnels c’est la meilleure motivation.” – Marguerite

“Essayez d’être vous-même tous les jours, pas ce que les autres veulent que vous soyez ! Cette expression m’a appris à me ménager et à abandonner le costume de Wonder Woman. Tout s’efface pour laisser place à un corps insoupçonné qu’il m’appartient de mener à bien ou pas. Il n’est pas nécessaire de se faire du mal pour atteindre ses objectifs ” – Alice

“J’ai 40 ans cette année, et je crois qu’il s’agit d’un changement obligatoire, m’obligeant à rejeter absolument l’idée d’une « femme parfaite ». Mon s’est littéralement cassé la gueule, et je n’ai pas eu d’enfant avec compagnon qui avait dix ans de moins que moi car j’ai finalement réalisé que mon enfant, euh… en fait, c’était lui. La raison pour laquelle je ne souhaite pas devenir maman est la suivante : je suis trop occupée par ma carrière. Mais ce n’est pas le cas, je préfère swinger comme disait Barbara, et le plus doux dans l’histoire, c’est que je me sens très épanouie. Ma mission semble être de plus en plus de créer des « femmes nouvelles » et de moins en moins des femmes « préméditées ». Puisqu’elle n’a pas encore de nom, cette femme réelle que l’on construit pourtant à chaque expérience, à chaque rencontre à chaque coup dur et à chaque âge de la vie, car au final c’est nous et nous sommes plus bien plus sophistiquées qu’un bête lasso magique (la symbolique du lasso au départ étant d’harnacher un bon mari je présume). Ensuite, il faut dire que créer de nouvelles choses et dire merde aux standards est bien plus excitant que de suivre les règles étriquées de notre patriarchie.” – Lousie

“Ce n’est peut-être pas la meilleure réponse, mais personnellement, parce que j’ai toujours été avec quelqu’un qui m’aime pour qui je suis, même si je ne suis pas parfaite, et même m’admire un peu (il me semble), je dois dire que c’est rassurant. Nous avons nos forces et nos faiblesses, et nous pourrions aussi bien les accepter que les faire accepter.” – Marine

“J’étais enceinte, j’allaitais, puis j’ai quitté mon travail pour me concentrer sur mon bébé. Je l’ai fait pour moi… avec la pression de jouer parfaitement le rôle. Ensuite, j’ai choisi d’accompagner ma maman dans l’allaitement et la parentalité (et des papas, mais ils sont moins présents). Au cours des derniers mois, j’ai reçu des « Wahou, mais tu fais mieux que moi ! ». Et là, j’étais terrifiée. Flippé de devenir un modèle ! Heureusement, j’ai eu la chance de trouver sur mon chemin des paroles saines : « le mieux est l’ennemi du bien » ; « les gens avant les choses » ou encore « être soi, prendre soin de soi c’est prendre soin de sa famille ». J’ai eu la chance de soutenir et accompagner des centaines de parents, de les voir s’effondrer face aux diktats et j’ai tendu la main pour les relever et leur dire « Eh ! Personne n’exige ça de toi… sauf toi-même, et tu sais quoi? Tu es le meilleur parent pour ce bébé, laisse tomber le regard des autres, regarde le sien ! » J’ai aussi vite arrêté de suivre les blog de “mères parfaites” car c’était trop destructeur et frustrant. Au contraire, j’ai rencontré des femmes formidables, à la place, qui racontent et se moquent de leur parfaite normalité et au moins j’ai ri et je me suis reconnu !” – Jade

“Quand j’ai compris que tout était lié à la gestion d’image, je ne croyais plus au fantasme de la femme parfaite. Blogueuses, célébrités… Ces femmes ne montrent que les moment qui peuvent les mettre en valeur, pas quand elles ont le moral au plus bas où quand elles vont chez le gynécologue. Ne nous laissez pas croire que vous n’avez pas souffert de dépression, ou que vous avez le courage de faire du yoga et de manger des flocons d’avoine tous les jours, et que si nous n’avons pas le courage de le faire, nous ne sommes que des lâches.” – Rose